La « Valeur-Travail »

La valeur du travail est morte. Vive la valeur-travail !

Prôner la « valeur-travail » quand on défend le libéralisme économique, c’est une antilogie procédant d’une leçon de morale immorale.

1. C’est une leçon de morale, car la seule valeur reconnue par un libéral est le capital, pas le travail.

En effet, que faut-il attirer ? Les capitaux.

Or, pour être attractif, il faut en réalité être plus attractif que les autres, en raison de la compétition entre pays pour attirer les capitaux.

Or, qu’est-ce qu’être compétitif ? C’est être une main d’œuvre moins chère que les autres. Moins chère, moins protégée, plus mobile, plus flexible. Une main d’œuvre dont le travail a moins de valeur.

Ainsi, être compétitif, c’est accepter la dévalorisation maximale de son travail.

Quelle est donc la « valeur travail » prônée par les libéraux ?

Si le travail, même mal rémunéré, a une valeur, c’est qu’il est présenté comme une valeur en soi, une question de dignité : c’est donc une question de morale. En effet, seule une valeur morale suppose une absence de contrepartie, qu’elle soit salariale ou sociale.

La valeur-travail est une leçon de morale.

2. Cette leçon de morale est pourtant immorale, car on demande aux employés de travailler (sans accorder d’importance à la contrepartie) pour ceux qui n’acceptent d’embaucher qu’en fonction de la contrepartie, à savoir, la contrepartie la plus faible possible.

Morale pour les employés, pragmatisme économique pour les employeurs. Est-ce moral, de n’avoir d’exigence morale qu’envers certains et pas envers les autres ? Non : la morale, c’est pour tout le monde ou ce n’est pour personne… c’est une question de morale !

Ainsi, prôner la valeur-travail tout en dévalorisant la contrepartie du travail est une leçon de morale immorale. Nous avons donc bien une proposition qui s’auto-annule : une contradiction, une antilogie.

Conclusion : Prôner la valeur-travail tout en défendant le libéralisme économique est une antilogie.

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